Dérogation à l’effet suspensif du contrôle des concentrations : Faut-il harmoniser les pratiques décisionnelles européenne et françaises ?

L’effet suspensif du contrôle des concentrations n’est pas un principe absolu. Tant l’Autorité de la concurrence que la Commission européenne reconnaissent l’existence de dérogations exceptionnelles à ce principe. En temps de crise, les demandes de dérogations se font plus nombreuses, la crise économique découlant de la pandémie du COVID-19 n’échappe pas à la règle. Alors que les pratiques française et européenne d’octroi des dérogations à l’effet suspensif du contrôle des concentrations diffèrent, ces différences peuvent impacter les entreprises candidates à la reprise d’une entreprise en difficulté. L’objectif de cet article est de se pencher sur ces différentes pratiques et de réfléchir à une éventuelle harmonisation.

1. Plusieurs affaires récentes ont rappelé avec force que les parties à une opération de concentration doivent attendre l’autorisation de l’autorité saisie avant de procéder à la réalisation effective de l’opération : elles doivent respecter l’effet suspensif du contrôle des concentrations. Cependant, dans certaines circonstances, exceptionnelles, la Commission ou l’autorité nationale de concurrence compétente peut octroyer une dérogation permettant aux entreprises de procéder à la réalisation effective de tout ou partie de l’opération sans attendre la décision d’autorisation. 2. Il apparaît, dans la pratique tant française qu’européenne, qu’une telle dérogation bénéficie en pratique essentiellement aux offres de reprise sur des entreprises en liquidation ou en redressement judiciaire,

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