Interview : DELEGATION DES BARREAUX DE FRANCE - PRATIQUE DU DROIT COMMUNAUTAIRE DE LA CONCURRENCE

Dominique Voillemot (Délégation des Barreaux de France) : 40 ans de Barreau de droit de la concurrence

QUESTIONS

 Dominique Voillemot, Pourriez-vous brièvement retracer votre parcours ?

 Quelles sont les circonstances qui vous ont conduit à vous spécialiser très tôt en droit communautaire puis dans les affaires de concurrence ?

 Pourriez-vous décrire quelles étaient les problématiques ou les enjeux des premiers dossiers de droit de la concurrence dans les années 60 à 70 à Bruxelles ?

 Quels sont les aspects qui selon vous ont le plus changé dans la pratique de l’avocat spécialisé en droit de la concurrence ?

 Comment avez-vous vécu l’évolution des droits de la défense ?

 Á ce propos, quel est votre point de vue sur les programmes de clémence ?

 Comment pourriez-vous décrire l’évolution, sur une période de près de 40 ans, des rapports entre la DG Concurrence et les conseils des entreprises ? Quelle est la place des avocats aujourd’hui aux côtés des lobbyistes et des économistes ? Les avocats concurrentiallistes sont-ils devenus trop spécialisés ? Quels commissaires ont selon-vous marqué le plus leur époque ?

 De nombreux ordres professionnels, notamment d’avocats, ont fait l’objet de procédures et de sanctions de la part de la Commission pour violation des dispositions de concurrence. Y voyez-vous un manque de connaissance du droit de la concurrence ?

 Quelle est votre action à la tête la Délégation des Barreaux de France ? Quels sont vos projets de moyen et de long termes ?
- Quels sont les rapports que vous entretenez avec les institutions similaires des autres États membres et avec le Conseil des Barreaux Européens ?

 En tant que Président de la Délégation des Barreaux de France, vous êtes à la croisée des points de vue sur le barreau français et européen. Comment voyez-vous les propositions de la Chancellerie française sur le projet d’avocat en entreprise ? Cela vous semble-t-il aller dans le sens de ce que vous observez dans les autres États membres ?

 Que pensez-vous des projets communautaires d’une plus grande libéralisation de la profession d’avocat ? S’agit-il d’ailleurs d’une libéralisation ou d’une dérégulation ? Quelles sont selon vous les limites à l’application du droit de la concurrence aux ordres professionnels et en particulier aux avocats ? La jurisprudence de la Cour vous paraît-elle sur ce point satisfaisante ?

 Enfin, dites-nous quel dossier vous a donné le plus de plaisir sur vos 40 ans de pratique ?

Interview réalisée par Nicolas Charbit, Rédacteur en chef,Concurrences, Paris, New York and Pierre Kirch, Paul Hastings, Paris, Bruxelles.

Pourriez-vous brièvement retracer votre parcours ? Diplômé d'études supérieures de droit, de l'Institut d'Études Politiques de Paris et de l'Institut des Hautes Études Internationales, je suis avocat depuis 1967. J'ai rejoint immédiatement après le cabinet Gide, Loyrette, Nouel comme collaborateur. Messieurs Loyrette et Nouel m'ont alors proposé de partir à Bruxelles pour ouvrir le premier bureau à l'étranger du cabinet Gide. C'était à l'époque le seul cabinet français à être présent à Bruxelles, en compagnie d'un cabinet allemand, le cabinet Gleis. En même temps que j'ouvrais le cabinet Gide Bruxelles, je poursuivais un stage à la DG IV (Concurrence). J'y ai lié des amitiés fortes avec ceux qui allaient devenir les acteurs principaux de la concurrence à la Commission européenne, tels

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