La protection du consommateur est progressivement devenue une priorité de l’Union européenne. à travers la poursuite de quatre grands objectifs :
– Renforcer la sécurité du consommateur vis-à-vis des biens, des services et de la chaîne alimentaire ;
– Aider les consommateurs à s’informer correctement sur ce qu’ils achètent, et sur les recours auxquels ils ont droit, ce qui nécessite d’associer les organisations de consommateurs au processus ;
– Améliorer l’effectivité des règles ;
– Adapter la législation aux changements, par exemple au développement du commerce en ligne ou du numérique.
Les consommateurs sont en effet le moteur de la concurrence, essentiellement par leurs choix individuels, mais aussi par les moyens de défense de la liberté de concurrence dont disposent les associations de consommateurs : elles ont notamment la possibilité de saisir l’Autorité de la concurrence (C. com., art. L. 462-5).
Il faut aussi observer que certaines limitations de la concurrence peuvent être justifiées par l’intérêt du consommateur. Ainsi, l’intérêt du consommateur est l’une des composantes du progrès économique qui justifie les atteintes à la concurrence. De même, en droit européen, les décisions d’exemption tiennent compte de l’intérêt du consommateur pour justifier des restrictions de concurrence.
De la même façon, la lutte contre les pratiques déloyales à l’égard des consommateurs profite indirectement aux concurrents loyaux ; ainsi, dans son huitième considérant, la directive no 2005/29/CE du Parlement européen et du Conseil du 11 mai 2005 relative aux pratiques commerciales déloyales des entreprises vis-à-vis des consommateurs dans le marché intérieur prévoit : « La présente directive protège expressément les intérêts économiques des consommateurs contre les pratiques commerciales déloyales des entreprises à leur égard. Dès lors, elle protège aussi indirectement les entreprises légitimes contre les concurrents qui ne suivent pas les règles du jeu fixées par la présente directive, garantissant ainsi une concurrence loyale dans le secteur d’activité qu’elle coordonne ». Sur ce terrain, si le droit des pratiques déloyales trompeuses et agressives, transposé de la directive, est destiné à protéger les consommateurs, il transcende les intérêts du marché : l’article L. 121-5 du code de la consommation précise que ce droit est applicable aux pratiques qui visent les professionnels ainsi que les non-professionnels.