Les opérations de concentration horizontales ou verticales peuvent être à l’origine d’économies d’échelle du fait de la réorganisation de la production. Cependant, les autorités de concurrence ne tiennent généralement compte des économies d’échelle que dès lors que les parties peuvent démontrer qu’elles découlent directement de la transaction et qu’elles vont bénéficier aux consommateurs. Par conséquent, pour que les économies d’échelle soient assimilées à des gains d’efficacité, elles doivent préférablement correspondre à une baisse du coût marginal plutôt qu’à une baisse des coûts fixes, qui n’est pas répercutée sur les prix payés par les consommateurs.
Economies d’échelle
Définition auteur
Premier aperçu
Une entreprise bénéficie d’économies d’échelle lorsqu’une augmentation des volumes produits conduit à une baisse de son coût de production unitaire. De façon générale, une entreprise supporte à la fois des coûts fixes et des coûts variables dans le cadre de ses activités de production.
Contrairement aux coûts fixes, qui sont par définition indépendants du volume de production, les coûts variables augmentent avec les volumes produits. Pour déterminer s’il existe des économies d’échelle, il est nécessaire de distinguer :
– le coût moyen de production (ou coût unitaire) d’une entreprise, qui correspond aux coûts totaux (fixes et variables) divisés par le volume de production ; et
– le coût marginal de production, qui correspond au coût de production d’une unité supplémentaire.
Les économies d’échelle apparaissent dès lors que le coût marginal est inférieur au coût moyen.
Ce constat met en évidence deux sources d’économies d’échelle :
– L’existence de coûts fixes : plus ils sont élevés, plus le coût moyen décroit lorsque la production augmente, dès lors que le coût marginal reste inférieur au coût moyen. En effet, les coûts fixes sont répartis sur un volume de production plus important.
– Un coût marginal décroissant : le coût marginal est d’autant plus susceptible d’être inférieur au coût moyen, et donc de donner lieu à des économies d’échelle, qu’il décroit lorsque la production augmente.
A l’inverse, il existe des déséconomies d’échelle lorsque le coût moyen augmente avec les volumes produits, c’est-à-dire lorsque le coût marginal est supérieur au coût moyen. Ce cas de figure s’observe lorsqu’il devient de plus en plus coûteux pour l’entreprise d’augmenter sa production et que le coût marginal augmente.
Par ailleurs, il est utile de distinguer entre les économies d’échelle internes à l’entreprise, qui trouvent leur origine dans la structure de coût de l’entreprise, et les économies d’échelle externes, qui sont liées à l’expansion de la production au niveau du marché et qui bénéficient à toutes les entreprises du secteur.
Les économies d’échelle internes sont le résultat de rendements d’échelle croissants, qui sont étroitement associés au degré de concentration du marché. Ainsi, plus les rendements d’échelle sont croissants, plus le marché est susceptible d’être concentré. Lorsqu’une seule entreprise peut produire de façon rentable et qu’aucun concurrent potentiel ne parviendrait à couvrir ses coûts en raison de l’impossibilité de bénéficier des mêmes rendements d’échelle que l’entreprise déjà sur le marché, le marché se réduit à la présence d’un monopole naturel.
Les économies d’échelle internes donnent un avantage concurrentiel aux entreprises qui en bénéficient dès lors qu’elles conduisent à une baisse de prix et à une augmentation des ventes. Les économies d’échelle sont donc source de pouvoir de marché.
Auteurs
- Alexandre CarbonnelNERA (Paris)
- Marc IvaldiToulouse School of Economics
Citation
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Éditeur Concurrences
Date 1er février 2023
Nombre de pages 842
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Définition institution
Une entreprise réalise des économies d’échelle lorsqu’elle réduit ses coûts unitaires en produisant plus (c’est-à-dire lorsque les coûts moyens diminuent à mesure que la production augmente). Il faut pour cela qu’elle puisse répartir ses coûts fixes sur une production plus importante. On peut citer l’exemple de camion de plus grande taille permettant de transporter des volumes plus importants, mais ne nécessitant toujours qu’un chauffeur, ou celui de la grande usine ne nécessitant pas le stockage d’un plus grand nombre de pièces de rechange que la petite usine.