En pratique, l’abandon d’opérations de concentration, après leur notification, revêt un caractère exceptionnel. En France, en 2019, 30 opérations ont été retirées sur un total de 280 opérations notifiées . Sur la même période, au niveau européen, une seule opération de concentration a été abandonnée (cas M. 8907 / APERAM – VDM).
Les causes de ces abandons peuvent être diverses. Elles sont, le plus souvent, étrangères à l’analyse concurrentielle menée par les autorités de contrôle (par exemple : difficultés de financement, désaccords entre les parties, raisons internes au vendeur ou à l’acquéreur). Elles peuvent toutefois, dans certains cas, être la conséquence de problèmes concurrentiels mis en évidence lors de l’instruction du dossier. L’Autorité de la concurrence a ainsi relevé que parmi les 30 opérations finalement retirées en 2019, 4 l’avaient été pour des raisons tenant à l’analyse concurrentielle de l’opération . Des raisons similaires ont conduit la société Johnson & Johnson à renoncer à l’acquisition de l’activité de la société Tachosil en avril 2020, le projet d’opération étant alors soumis à l’analyse approfondie de la Commission européenne et des autorités de concurrence américaines .